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La 3D revisite les monuments médiévaux

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La 3D revisite les monuments médiévaux Empty La 3D revisite les monuments médiévaux

Message  dj_sparco Mar 28 Aoû 2007 - 4:24

Percer le savoir-faire contenu dans une œuvre architecturale du Moyen Âge ou identifier la signature des grands architectes de l'époque : pour parvenir à leurs fins, des chercheurs de Poitiers ont recours à un logiciel vedette des jeux vidéo.

La 3D revisite les monuments médiévaux Architecturemedievale3duq7


Dais du portail nord de la cathédrale de Rouen.
Le traitement et la coloration par le logiciel 3DS Max révèlent les éléments constitutifs
des dais de cette époque, tels que la voûte d'ogives miniaturisée (rose),
les arcs (rouge) et les tourelles d'angle (vert).
Mais ils révèlent aussi un surplus de décor sur le dais rouennais,
comme le feuillage (jaune), ce qui illustre parfaitement l'esprit de compétition
en vigueur à l'époque entre les clergés



Les chercheurs sont parfois joueurs… Mais si les deux scientifiques passent des heures devant le logiciel d'animation en trois dimensions (3D) qui a fait le succès de nombreux jeux vidéo, ce n'est pas pour s'amuser. Grâce à lui, Markus Schlicht, historien de l'art spécialiste de la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles) et Robert Vergnieux, directeur de la plate-forme d'imagerie électronique en 3D de l'Institut Ausonius de Bordeaux, tentent rien de moins que de remonter le temps : « La confection du modèle tridimensionnel avec le logiciel 3DS Max permet de se rendre compte de certaines difficultés méconnues de l'architecture médiévale », explique Markus Schlicht.

Il faut dire que l'architecture française atteint au Moyen Âge un très haut degré de complexité, et la 3D est un outil précieux pour comprendre la façon dont les architectes de l'époque ont imaginé ces agencements dans l'espace. Certes, il existe des carnets de croquis d'architectes, des dessins grandeur nature et parfois même des maquettes ; « mais nous ne comprenons toujours pas très bien comment les architectes ont pu, à partir de ces moyens de conception rudimentaires, réaliser des édifices aussi complexes ». Le logiciel 3DS Max permet d'intégrer précisément les photographies numériques, les croquis, les cotes et les mesures relevées sur le terrain pour créer une maquette virtuelle de l'édifice. « Une maquette fidèle que l'on peut ensuite faire pivoter sous tous les angles et dont je mets en évidence les lignes principales, pour en faciliter la lecture, grâce à une coloration précise. »

C'est ainsi que l'historien a revisité le gothique flamboyant, une période artistique largement dépréciée au profit du gothique classique et de ses grandes cathédrales. « Les historiens de l'art ont longtemps méprisé cette période plus tardive. A les écouter, les architectes de la période flamboyante auraient abandonné toute logique structurelle au profit d'une accumulation exagérée de décors aux formes arbitraires. » Le chercheur a alors analysé la composition des remplages, ces réseaux de pierre qui ornent l'intérieur d'une fenêtre ou d'une rose et dont les formes rappellent celles des flammes. « L'analyse des formes a montré que ce qu'on pourrait prendre à première vue pour de simples courbes était en réalité des dessins géométriques rigoureusement construits, générés à partir d'arcs de cercles et structurés par des lignes principales et des lignes secondaires. L'ensemble répondait donc à une logique d'agencement parfaitement définie qui donne toute leur force aux compositions artistiques de l'époque. »


Trouver l’artiste

Mais au-delà de l'art, le logiciel devrait permettre de révéler l'artiste. « Quand on se promène dans les villes et les villages de France, on remarque que certaines maisons du XIXe siècle sont datées et signées. C'est une grande chance. Au Moyen Âge, 99,9 % des œuvres françaises et même européennes ne sont pas signées. » Exception faite, par exemple, du transept sud (nef transversale) de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sur lequel on remarque la mention « Pierre de Montreuil 1258 », ou de la cathédrale Saint-Guy de Prague, sur laquelle on peut lire les noms de Matthieu d'Arras et Peter Parler. Si aucune mention de l'architecte n'est faite sur l'œuvre elle-même, il reste à ce jour une seule solution fiable : identifier le ou les architectes à l'origine d'une œuvre dans une source écrite, par exemple dans les cahiers de comptabilité de la fabrique (en charge des travaux) ou encore dans les récits des délibérations capitulaires, ces réunions hebdomadaires auxquelles participaient les chanoines, et pendant lesquelles on faisait mention des travaux en cours et parfois… du nom de l'architecte.

Markus Schlicht ébauche actuellement une solution alternative, rendue possible grâce à la 3D. Il rassemble les œuvres dont il sait de source écrite qu'elles ont été érigées par un même architecte et en tire les traits architecturaux communs. Son objectif est d'établir les critères qui permettent d'identifier le style personnel des architectes et de rendre ainsi la paternité à quantité d'œuvres jusqu'ici orphelines. La tâche est sans aucun doute de taille…

Source: CNRS
Illustration: M. Schlicht / CNRS Photothèque
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